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Comment avancer ?  Elimination progressive de la souveraineté du peuple et de la nation

Comment avancer ? Introduction
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I.- élimination progressive de la souveraineté du peuple et de la nation sous les effets conjugués du néolibéralisme et du présidentialisme

Une cause fondamentale explique la dégradation considérable des conditions de vie de la population qu’il s’agisse des questions sociales de l’environnement, de la démocratie ou des problèmes économiques. C’est l’élimination progressive de la souveraineté du peuple et de la nation sous les effets conjugués du néolibéralisme et du présidentialisme.

Tout le monde connaît l’adage suivant : on ne peut pas résoudre correctement un problème si l’on n’en connaît pas les causes. Par conséquent, aucun véritable projet de société ne pourra voir le jour s’il n’identifie pas préalablement les principaux problèmes de la société et leurs causes.

La cause principale, selon nous, est que le peuple n’est plus le souverain. Dès lors, les politiques menées par les pouvoirs publics ne peuvent pas être conduites dans l’intérêt du peuple puisque ce dernier n’en est pas à l’origine et ne peut donc en être le bénéficiaire. La classe dominante, en effet, souhaite et agit pour que le peuple disparaisse comme force visible, en mouvement, et donc comme souverain.

Une définition de la classe dominante

Bien sûr, il s’agit des plus riches, mais l’on peut être riche, même très riche, sans avoir une action significative de domination sur la société. Les classes dominantes sont d’abord les classes possédantes. Et c’est parce qu’elles sont possédantes qu’elles sont dominantes.

Elles possèdent un patrimoine immobilier et mobilier considérable, surtout des actions qui sont des titres de propriété des entreprises, auxquelles s’ajoutent différents titres financiers, notamment la dette de l’Etat et des entreprises. C’est de ce patrimoine qu’elles tirent leurs revenus et leur pouvoir de domination.

En France, la classe dominante fait partie des 0,01 % les plus riches, soit 6 400 personnes, dont la cinquantaine de milliardaires français, selon le patrimoine et le revenu. L’attention doit être attirée sur ce point, la richesse au sens monétaire se mesure par les stocks que sont les patrimoines mobilier et immobilier. Ces stocks sont alimentés pour l’essentiel par les flux que sont les revenus réguliers que génèrent ces patrimoines.

Les 0,01 % les plus riches ont en moyenne (Source : INSEE) :

  • Un patrimoine moyen de 146 millions d’euros.
  • Un revenu annuel d’activité de 1,475 million d’euros (salaires, honoraires…).
  • Un revenu annuel tiré du patrimoine de 1,953 million d’euros (dividendes, intérêts…).
  • Soit un revenu total annuel de 3,4 millions d’euros.

Que représentent concrètement 146 millions d’euros ? Par exemple :

  • Un hôtel particulier dans le 16e arrondissement de Paris de 1 237 m², avec 20 pièces, pour 80 millions d’euros.
  • Une villa de 5 chambres à Saint-Tropez sur la Côte d’Azur pour 10 millions d’euros.
  • Un yacht de 62 mètres de long pour 35 millions d’euros.

Et il restera encore 21 millions d’euros !

Pour faire partie des 0,01 % les plus riches il faut au minimum :

  • Un patrimoine d’au moins 30 millions d’euros.
  • Un revenu annuel d’au moins 700 000€ dont la partie non consommée alimentera le patrimoine.

Parmi les 0,01 % les plus riches, 3 520 ménages possèdent au total 140 milliards d’euros dans des paradis fiscaux. Soit l’équivalent de 1/3 du budget de l’Etat en 2021…

On peut définir la classe dominante par 4 critères

1)- De très hauts revenus mais surtout la détention d’un important patrimoine financier, notamment des actions, qui représentent la propriété des entreprises. Leur richesse, leur pouvoir et leur capacité de domination vient de là et avant tout de là.

2)- La propriété des principaux médias (presse, stations de radio, chaînes de télévision, agences de presse, satellites…).

3)- Des liens étroits avec les milieux politiques et de la haute administration.

4)- Des groupes d’appui qu’elles rémunèrent grassement en échange de leurs services.

Qui sont les groupes d’appui de la classe dominante ?

Les groupes d’appui de la classe dominante sont des spécialistes très pointus de certains domaines indispensables au maintien et au développement de la domination des 0,01 % :

  • Banquiers et financiers qui gèrent les titres et les portefeuilles d’entreprises que possède la classe dominante.
  • Des fiscalistes et des avocats pour gérer l’optimisation et l’évasion fiscales, notamment l’organisation des délocalisations.
  • Des managers placés à la tête des entreprises détenues par les membres de la classe dominante pour faire tourner les machines à cash que sont les entreprises.
  • Des journalistes fabriqués de toutes pièces pour être des vedettes que l’on voit dans tous les médias pour prêcher la bonne parole (le « clergé médiatique »). Par exemple ceux que l’on appelle les « chiens de garde » parmi lesquels on retrouve Nicolas Demorand sur France Inter, Yves Calvi sur RTL, Patrick Cohen sur Europe 1, etc.
  • Des universitaires que l’on peut appeler « à gages », chargés de fabriquer l’idéologie de la classe dominante, particulièrement dans le domaine de l’économie.
  • Des hauts fonctionnaires et des politiciens, une sorte de « 5e colonne » néolibérale introduite au sein même de l’Etat.
  • Des lobbyistes comme l’inénarrable Agnès Verdier-Molinié.

Tous ces membres des groupes d’appui de la classe dominante perçoivent soit des salaires, des honoraires, des primes, des actions, des cadeaux (rappelons-nous les costumes de François Fillon…), le financement des études de leurs enfants dans des universités prestigieuses en Angleterre et aux États-Unis, des vacances tous frais payés…

Les domaines dans lesquels s’exerce cette domination

Economie

En détenant une partie significative des actions des entreprises, cotées ou non en Bourse, la classe dominante contrôle l’économie et l’oriente selon ses intérêts.

Finance

En détenant une partie significative des actions des banques et autres institutions financières (fonds…), la classe dominante oriente le financement de l’économie et même de l’Etat selon ses intérêts.

Idéologie

L’idéologie de la classe dominante est le néolibéralisme mondialisé, un véritable virus qu’elle cherche à inoculer dans les esprits, dont l’objet est de légitimer son système de domination.

Politique

La classe dominante finance indirectement des partis et personnalités politiques afin que ces derniers deviennent leurs agents et ne puissent rien lui refuser (exemple Macron, Sarkozy…).

Social

Avec les millions de salariés qui travaillent dans les entreprises détenues par la classe dominante, cette dernière impose ses normes sociales au monde du travail.

Culturel

Les classes dominantes imposent leur vision de ce que doivent être les normes et les représentations symboliques de la société. C’est ainsi que l’uniformisation des styles de vie dans les domaines de l’alimentation, des loisirs, de la culture, de l’habillement, à partir des objets matériels et virtuels créés par les entreprises qu’elles possèdent est son objectif.

Organisationnel

Les classes dominantes sont très organisées, dans chaque pays et à l’échelle internationale. Elles contrôlent les organisations patronales (MEDEF) et les grandes boites à idées comme Le Siècle, l’Institut Montaigne, Terra Nova, ou la Fondation pour l’innovation politique en France, tandis que sur le plan international on trouve la Commission Trilatérale, le Centre for Economic Policy Research, le Centre for European Policy Studies, la Société du Mont-Pèlerin, etc.

Les nuisances de la classe dominante

Dans tous les secteurs de sa domination, la classe dominante provoque d’immenses nuisances.

  • En économie, elle est responsable des délocalisations et de la désindustrialisation.
  • Dans le domaine de l’environnement, elle est le responsable principal de la destruction de l’environnement à cause du libre-échange. Elle empoisonne les populations avec ses pesticides et sa malbouffe.
  • En finance, elle est responsable de la spéculation et des crises financières.
  • Dans le domaine de l’idéologie, elle cherche à imposer sa pensée unique qu’est le néolibéralisme.
  • Dans le domaine politique, elle étouffe les libertés et la démocratie, elle devient de plus en plus autoritaire via les États qu’elle contrôle.
  • Dans le domaine social, elle est responsable du chômage et de la montée des inégalités.
  • Dans le domaine culturel, elle transforme méthodiquement la culture en marchandise.

L’« exemple » de Bernard Arnault

Il est le propriétaire, par héritage, du premier groupe mondial de l’industrie du luxe (LVMH Louis Vuitton Moët Hennessy).

Il possède en outre à 100 % ou contrôle : Berlutti, Chaumet, Christian Dior, Givenchy, Guerlain, Hermès, Kenzo, Le Bon Marché, Louis Vuitton, Marc Jacobs, Sephora, TAG Heuer, Thomas Pink, etc.

Dans les vins et spiritueux : Château Cheval Blanc, Château d’Yquem, Clos des Lambrays, Dom Pérignon, Hennessy, Krug, Maison Ruinart, Moët & Chandon, Veuve Clicquot-Ponsardin. Il possède 25 autres domaines viticoles dans le monde.

Il est un actionnaire important de Carrefour (8,74 %).

Il dispose d’un fonds personnel, Aglaé Ventures, pour entrer au capital de start-ups.

Il possède par ailleurs des participations dans Airbnb, Back Marke, Betfair, Boucheron, De Beers Diamond Jewellers, Devialet, Netflix, Puma, Spotify, SeLoger, Slack…

Bernard Arnault possède enfin plusieurs médias : Connaissance des Arts, Investir, Le Journal des Finances, Le Parisien-Aujourd’hui en France, Les Echos, Radio Classique et a apporté 6 millions d’euros au quotidien L’Opinion.

Marginaliser le peuple, le rendre invisible

Pour rester dominante, cette classe doit marginaliser le peuple, le rendre invisible, et c’est là qu’est la source de la crise systémique dans laquelle se trouve la France comme bien d’autres pays.

Inversement, c’est la reconstitution du peuple comme force agissante, par la reconquête de la démocratie et donc de sa souveraineté, qui est la perspective que nous devons nous fixer. Tout est fait par la classe dominante pour éliminer le caractère politique de notre société, c’est-à-dire son caractère démocratique.

Qu’appelle-t-on une « société politique » ?


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