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Ukraine : Macron viole la Constitution, destitution !

Ukraine : Macron viole la Constitution, destitution !
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Par Jacques Nikonoff*, 9 septembre 2025

Macron est un violeur en série de la Constitution française. Il viole d’abord l’article 5 qui est pourtant très clair : « Le Président de la République veille au respect de la Constitution. » Que ne comprend-il pas dans cette phrase ? Multirécidiviste, il viole également les articles 3, 24, 34, 35, 53 qui, tous, confient au peuple et à ses représentants, les députés, la « souveraineté nationale ». Macron accapare à lui tout seul la souveraineté nationale, en réalité pour la défaire. L’article 3 stipule au contraire : « Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. » L’individu Macron n’a que faire de cet article et persévère allègrement dans sa volonté d’empêcher le Parlement de jouer son rôle défini dans l’article 24 : « Le Parlement […] contrôle l’action du Gouvernement. Il évalue les politiques publiques. » Hélas, dans l’affaire de la guerre en Ukraine, la Constitution française a été réduite en chiffon de papier par Macron. Avec, d’ailleurs, il faut le dénoncer, la plus totale inertie, et même la soumission de la plupart des parlementaires. Ainsi, Macron interdit aux députés de débattre et de se prononcer sur une matière fondamentale de la souveraineté populaire et nationale : la guerre.

Comme le relève la « Résolution citoyenne » signée à ce jour par plus de 40 000 militaires et civils, dont 42 généraux (2S) et 119 colonels et lieutenants-colonels (er) : « Depuis le début de l’année 2022, des informations persistantes, bien que non confirmées officiellement, évoquent une présence de troupes françaises en Ukraine. Si ces faits étaient avérés, ils soulèveraient une grave question de conformité avec l’article 35 de la Constitution. » Car selon l’article 35 : « Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l’étranger, au plus tard trois jours après le début de l’intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n’est suivi d’aucun vote. Lorsque la durée de l’intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l’autorisation du Parlement. Il peut demander à l’Assemblée nationale de décider en dernier ressort. »

Deuxième exemple. Un accord de coopération en matière de sécurité a été conclu entre la France et l’Ukraine, signé par Macron et Zélensky le 16 février 2024. Il prévoit un soutien militaire et financier de la France (3 milliards d’euros pour 2024) et un engagement militaire pluriannuel. Il n’a pas été ratifié par le Parlement contrairement aux obligations créées par l’article 53 qui stipule que « Les traités de paix, les traités de commerce, les traités ou accords relatifs à l’organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l’État […] ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu’en vertu d’une loi. Ils ne prennent effet qu’après avoir été ratifiés ou approuvés. » Pourquoi refuser la ratification parlementaire de l’accord de sécurité franco-ukrainien, alors que l’accord de coopération en matière de défense avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée l’a été le 7 février 2024 ? Le défaut de ratification parlementaire pose un problème de légalité à la livraison d’armes issues des stocks de l’armée française, utilisées contre la Russie, pays contre lequel notre pays n’est pas en guerre.

Troisième exemple. À la Sorbonne le 24 avril 2024, Macron a exprimé sa volonté « d’ouvrir le débat » sur la « mutualisation des armes nucléaires françaises » avec les autres États de l’Union européenne. Ceci constitue une nouvelle violation de l’article 35, mais aussi de l’article 34 : « La loi détermine les principes fondamentaux : […] de l’organisation générale de la défense nationale ». Cette violation est particulièrement grave car elle porte sur l’arme nucléaire française, élément essentiel de la stratégie de défense de notre pays. Macron parle « d’ouvrir le débat », mais il n’intègre pas le Parlement dans ce « débat ».

Quatrième exemple. La « coalition des volontaires » s’est réunie en présentiel et en visioconférence jeudi 4 septembre 2025 à l’Élysée. Créée en mars 2025 à l’initiative de la République tchèque et de l’alliance franco-britannique, elle regroupe aujourd’hui 31 pays : Allemagne, Canada, Danemark, Espagne, France, Italie, Pologne, République tchèque, Royaume-Uni, Suède, Turquie… L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) et l’Union européenne (UE) font également partie de cette cour des Miracles qui prétend vouloir garantir son soutien à Kiev. Trois décisions ont été prises : l’aide à l’armée ukrainienne, le déploiement d’une force de « réassurance » en Ukraine destinée à dissuader la Russie et un filet de sécurité américain pour assurer aux ukrainiens qu’ils seront mieux défendus (sur ce dernier point, au moment où ces lignes sont écrites, les Américains n’ont pas encore donné leur accord). « Nous avons, aujourd’hui, 26 pays qui, formellement, se sont engagés à déployer une force de réassurance » en Ukraine, s’est félicité M. Macron à l’issue de cette réunion.

Comment est-il imaginable que le Parlement n’ait pas été saisi dès le lendemain de cette réunion ? Et comment est-il imaginable que le Parlement ne se saisisse pas lui-même de ce sujet gravissime ? En réalité, la guerre en Ukraine est l’objet d’un véritable déluge médiatique de mensonges, d’ignorance, d’incompétence, de déni de la réalité et d’irresponsabilité assez généralisé parmi les journalistes et les responsables politiques, sans parler des chenilles processionnaires que sont devenus beaucoup d’universitaires et d’intellectuels.

Malfaisance des grands médias

Ce que racontent les médias « mainstream » (et aussi beaucoup de petits médias prétendument « alternatifs »), ne permet pas aux citoyens de comprendre les origines et les raisons de ce conflit, et par conséquent la recherche de solutions réalistes pour la paix. Bien au contraire, ces médias visent à organiser la confusion dans les esprits afin de créer un climat anxiogène au sein des pays membres du système de l’Union européenne. Car lorsque l’on a peur, on a tendance à chercher à n’importe quel prix la protection du plus fort. Réduit aujourd’hui en bouillie sur tous les plans, le système de l’UE cherche ainsi, par son discours de surenchère guerrière, à donner l’impression – illusoire – de la puissance.

Les motifs de cette stratégie politique morbide des élites occidentales sont doubles

Ils relèvent d’abord d’un profond désarroi des classes dirigeantes européennes et plus généralement occidentales. Il convient ici de rappeler que le rapport Draghi, publié le 9 septembre 2024, a réalisé une description quasi apocalyptique de la situation du système de l’Union européenne. En effet, Mario Draghi, qui vient de la banque américaine Goldman Sachs dont il était le responsable pour l’Europe, ancien président du Conseil en Italie et président de la Banque centrale européenne ne peut pas être accusé d’être un « anti-européen ». Il a remis un rapport à la Commission européenne intitulé « L’avenir de la compétitivité européenne. Une stratégie de compétitivité pour l’Europe ». Ce rapport démontre que face à la concurrence américaine, japonaise, chinoise et dans certains secteurs indienne, l’oligarchie européenne est totalement dépassée. Ainsi, pour Mario Draghi, le système de l’UE connaît une « lente agonie », cette dernière se trouve face à des « défis existentiels ». C’est la première fois qu’un oligarque européen s’exprimait de cette manière. Il faut bien mesurer le poids de ces mots qui résonnent comme un terrible échec pour les partisans de ce système. Autrement dit, le système de l’Union européenne ne permet même plus, en moyenne, une rentabilité convenable au capitalisme européen. Ce système ne fonctionne pas.

Pourtant, depuis plus de 40 ans, les maîtres de Bruxelles ont docilement appliqué, avec zèle et enthousiasme – mais en réalité comme des zombies -, les préceptes et commandements de l’idéologie néolibérale. Tout cela pour un résultat calamiteux, car le système de l’Union européenne, particulièrement la zone euro, est l’espace économique le plus médiocre de la planète. L’incompétence de l’aréopage bruxellois, son inculture et son arrogance lui interdisent toute réflexion libre, éclairée, dénuée de tabous et de préjugés. Avec la guerre en Ukraine et la victoire militaire des Russes qui ne fait plus aucun doute depuis longtemps déjà, les nains politiques qui occupent les places à Bruxelles, Francfort, Strasbourg et Luxembourg sont comme un boxeur groggy ou des somnambules. Ne voyant et ne voulant voir aucune solution politique et diplomatique, ils se jettent aveuglément dans une fuite en avant guerrière qui ne peut déboucher que sur des catastrophes. Ces gens sont dangereux.

Les Américains actuels, de leur côté, semblent beaucoup plus lucides. Ils ont compris qu’ils ne pouvaient plus être une puissance unipolaire et le gendarme du monde. Ils n’en ont plus les moyens industriels et militaires, et bientôt monétaires. Face à la Chine, à la Russie et aux BRICS, ils sont dépassés. Ils ont compris que les dirigeants européens étaient des clowns qui vivaient dans le délire et qu’il ne fallait pas se laisser entraîner avec eux dans leur chute. Les Américains ne veulent pas perdre une nouvelle guerre, après toutes celles qu’ils ont perdues depuis 1945.

À cela s’ajoute un second facteur explicatif de la stratégie des clochards politiques qui squattent les couloirs du Berlaymont. Ils sont persuadés – ou plus exactement ils s’autopersuadent – que le narratif de la paix, des bons et des méchants, des agressés et des agresseurs va payer électoralement, que ce discours va répandre un épais rideau de fumée sur les failles béantes du système de l’Union européenne en matière industrielle, sociale, environnementale, géopolitique, démocratique… Mais là encore, les politiciens véreux européens font fausse route, car la plupart d’entre eux sont rejetés par leurs propres peuples. Ces derniers, de plus en plus rapidement et de plus en plus clairement, comprennent que le système de l’Union européenne les a abusés. Il était question de « l’Europe de la paix », finalement tout le monde comprend désormais que l’Europe c’est la guerre. Voilà notamment pourquoi il faut en sortir le plus rapidement possible ainsi que de l’euro.

La vérité est cruelle, car le « soutien » de l’Union européenne à l’Ukraine est purement politicien et électoral. L’UE soutient l’Ukraine comme la corde soutient le pendu. Ce n’est qu’une opération de diversion pour masquer la faillite de l’Union européenne. La « défense » de l’Ukraine n’est qu’un prétexte et les malheureux Ukrainiens ne sont que de la chair à canon entraînés dans un suicide collectif et la destruction de leur pays.

Comprendre le conflit ukrainien

Ces considérations géopolitiques doivent être complétées par une appréhension correcte du conflit ukrainien.

Après la dislocation de l’Union soviétique en 1991, les États-Unis ont immédiatement décidé que l’élargissement de l’OTAN s’effectuerait étape par étape, mais sans aucune limite. La période de la guerre froide qui opposait le bloc de l’Ouest au bloc de l’Est étant terminée par KO de l’un des protagonistes, ils croyaient que ce serait enfin l’avènement du monde unipolaire sous domination américaine auquel ils rêvaient. Pourtant, le ministre des Affaires étrangères allemand Hans-Dietrich Genscher et le secrétaire d’État américain James Baker s’étaient mis d’accord avec le président soviétique Gorbatchev début février 1990. Ce dernier, après la chute du Mur de Berlin en 1989, avait promis de ne pas entraver la réunification allemande en échange du gel du périmètre de l’OTAN. C’était une erreur, car il aurait dû appliquer ce qui est devenu un précepte français bien connu, « j’aime tellement l’Allemagne, que je suis ravi qu’il y en ait deux[1] ». L’OTAN ne devait donc pas s’étendre « d’un pouce vers l’Est[2] ». Cet engagement n’avait pas été pris sur un coin de table lors d’un échange informel, mais dans un cadre juridique et diplomatique officiel. Il conditionnait donc les négociations qui visaient à mettre un terme à la guerre froide et à ouvrir la voie à la réunification de l’Allemagne.

C’est le président Clinton, en 1994, le premier, qui a décidé de trahir cet accord et d’élargir l’Alliance atlantique jusqu’à l’Ukraine. Le chaos en Russie sous l’ère Eltsine pouvait laisser croire que le moment était propice pour lui donner le coup de grâce. L’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN n’était que la première étape d’une stratégie beaucoup plus élaborée concernant la Russie. L’objectif des Américains était l’explosion de la Russie en trois États-croupions : la Russie d’Europe, la République de Sibérie et la République d’Extrême-Orient. Tout laisse croire que ces objectifs restent valables, notamment au sein de l’État profond américain (les « agences »).

L’élargissement de l’OTAN a donc débuté en 1999 avec l’intégration de la Hongrie, la Pologne et la République tchèque. La Russie a protesté, mais en vain, tous les pays occidentaux ont fait la sourde oreille. En 2004, se fut le tour des États baltes, de la Roumanie, de la Bulgarie, de la Slovénie et de la Slovaquie. Les Russes, encore une fois, ont manifesté leur mécontentement. Il s’agissait en effet d’une nouvelle violation de l’accord élaboré lors de la réunification allemande, d’une trahison par Washington de cet accord avec Moscou. Lors de la conférence de sécurité de Munich en février 2007, le président Poutine a redemandé l’arrêt de l’élargissement de l’OTAN. Mais les Occidentaux ont fait comme s’ils n’entendaient pas, comme d’habitude. L’année suivante, en 2008, ces derniers ont avancé leur projet d’élargissement de l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie. Ils pensaient que les Russes allaient protester verbalement, comme lors des précédents élargissements, et qu’ils n’iraient pas plus loin. À New York, au printemps 2008, encouragé par ses mentors occidentaux, le président géorgien Mikheïl Saakachvili affirmait alors devant un think-tank que la Géorgie se trouvait au cœur du Vieux Continent, et qu’à ce titre elle avait vocation à rejoindre l’Alliance atlantique. En août, la guerre éclatait entre Moscou et Tbilissi…

Tous ceux qui suivent comme des moutons les idéologues de Bruxelles, Paris, Berlin et Londres, feraient bien de lire l’enquête fouillée du New York Times publiée le 25 février 2025. On y apprend que la CIA est largement impliquée en Ukraine (quelle surprise !). Après plus de 200 entretiens avec d’actuels ou anciens fonctionnaires ukrainiens, américains et européens, deux journalistes de la rédaction ont dressé le tableau de la collaboration des agences de renseignement ukrainiennes et américaines extrêmement développée depuis 2014.

Avant cette date, dès la dislocation de l’URSS (1991) et jusqu’à nos jours, les États-Unis ont investi plus de 5 milliards de dollars pour « assister » l’Ukraine. Ce pays devenait à la fin des années 1990 le troisième au monde pour les aides américaines, derrière Israël et l’Égypte. L’Ukraine devenait, cette fois-ci en 2009, championne du monde du pillage et de la corruption, et obtenait la médaille du pays le plus corrompu au monde, délivrée par Transparency International. Ces aides visaient en réalité à permettre aux entreprises américaines de mettre la main sur les richesses agricoles, minérales et industrielles ukrainiennes. L’aide à la privatisation des conglomérats soviétiques y a contribué, tout en fabriquant une classe d’oligarques ukrainiens entièrement dévouée à ses nouveaux maîtres. Il s’agissait également de préparer l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, comme presque tous les pays de l’ancienne zone d’influence soviétique et même des anciennes républiques soviétiques. L’objectif était de mettre le plus vite possible Moscou à 5 minutes des bombes atomiques américaines et britanniques entreposées dans les pays membres de l’OTAN.

Le quotidien américain précise que la CIA a commencé de financer des bases militaires de renseignement, 12 étaient établies en 2016 le long de la frontière russe. Elles seraient toujours en activité malgré les bombardements russes. Cette même année, les Ukrainiens ont lancé une campagne d’assassinats ciblés dans le Donbass, en Crimée et en Russie avec l’aide de la CIA. Cette dernière a contribué à moderniser ses « antennes » et ses capacités d’écoute en échange d’un partage d’informations, et lancé un programme pour former des agents ukrainiens appelé « opération Goldenfish ». Les officiers ainsi entraînés ont été déployés dans les bases militaires le long de la frontière russe. Les agents ukrainiens sont passés de 80 à 800 dans ces bases. En 2020, au cours d’une réunion à la Haye, la CIA, le MI6 et les renseignements néerlandais et ukrainiens ont conclu une entente pour mettre en commun leurs renseignements sur la Russie. C’est comme cela que les services britanniques et américains ont annoncé dès novembre 2021 que la Russie allait envahir l’Ukraine.

Haine contre les Ukrainiens russophones et orthodoxes

La haine des Ukrainiens de l’Ouest contre les populations russophones et orthodoxes d’Ukraine de l’Est et du Sud sera instrumentalisée par l’Union européenne et l’ancienne administration américaine. Après le coup d’État de Maïdan en 2014, le nouveau gouvernement ukrainien prendra le relais : interdiction des partis d’opposition favorables à une Ukraine fédérale ; report des élections ; interdiction de parler le russe ; emprisonnement de syndicalistes et de communistes… La violence et le discours raciste antirusse n’a fait que croître en Ukraine jusque au massacre d’Odessa le 2 mai 2014, censuré par les médias occidentaux alors que cet acte de barbarie peut être comparé à celui d’Oradour-sur-Glane commis par la division SS Das Reich le 10 juin 1944 contre la population de ce village.

Cette ville de la mer Noire fondée en 1794 par Catherine II de Russie, compte de nombreux partisans de la fédéralisation de l’Ukraine, système soutenu par la Russie qui aurait évité l’intervention russe et permis à l’Ukraine de garder la Crimée et le Donbass. Certains d’entre eux manifestaient et distribuaient pacifiquement des tracts pour la fédéralisation de l’Ukraine sur des stands installés devant la Bourse du travail locale. Au même moment, des partisans de la coalition nationaliste Pour l’Ukraine unie, renforcés par des commandos fascistes de l’organisation Secteur droit et de groupes bandéristes, manifestaient aussi. Ces commandos anti-fédéralistes, dont certains armés, bénéficiant d’une passivité totale de la police, ont attaqué et pourchassé les partisans de la fédéralisation. Ces derniers se sont réfugiés dans la Bourse du travail. Plusieurs personnes ont été assassinées par armes à feu avant que les assaillants mettent le feu au bâtiment avec des cocktails Molotov. Ceux qui tentaient de s’échapper par les fenêtres et arrivaient vivants en bas étaient lynchés à coups de battes de base-ball. Au total, 46 personnes ont été tuées dont 38 brûlées vives, et plus de 200 blessés.

Les partisans de la fédération s’organisèrent alors pour se défendre, notamment dans le Donbass, et pendant des années les populations russophones d’Ukraine subiront brimades, interdiction de parler leur langue, repressions, bombardements (30 000 morts environ surtout dans le Donbass entre 2014 et 2022). En réalité, la guerre a commencé en 2014, mais elle était dirigée contre les populations russes et orthodoxes de l’Est de l’Ukraine.

Beaucoup de ceux qui voient partout en France des fascistes et des nazis, pourtant inexistants et réduits à la dimension de groupuscules, ne veulent pas les voir en Ukraine alors qu’ils représentent un poids réel dans la société et l’armée. Dès lors, la revendication russe de la « dénazification » de l’Ukraine leur apparaît comme un pur artifice rhétorique servant à masquer les véritables buts de la Russie qui seraient impérialistes. Le nationalisme ukrainien a toujours été soutenu par l’Allemagne. Dans l’entre-deux-guerres, et pendant toute la Deuxième Guerre mondiale, il s’est confondu avec le nazisme. Ses héritiers aujourd’hui sont le Bataillon Azov, Pravy Sektor (Secteur Droit), etc. En 1929, le mouvement « bandériste » de Stepan Bandera[3], appelé « Organisation des Ukrainiens nationalistes » (OUN), a été entièrement financé par le Reich de Weimar puis d’Hitler. Stepan Bandera est aujourd’hui « héros national » officiel de l’Ukraine, auquel le Bataillon Azov et les autres groupements pronazis rendent constamment hommage. Les autorités ukrainiennes, montrant ainsi leurs orientations politiques, ont récemment baptisé des voies publiques dans plusieurs villes, dont Kiev, du nom de Stepan Bandera. Les « banderistes », comme les autres courants du « nationalisme ukrainien », sont antijuifs, antirusses, anti-polonais. Ils sont devenus des auxiliaires de police des Allemands dès 1939 en Pologne occupée, puis à partir de juin 1941 dans l’URSS occupée. Ils ont formé une armée dite « d’insurrection », l’UPA, de 150 à 200 000 hommes. Ils ont massacré sans distinction des centaines de milliers de juifs, d’Ukrainiens fidèles au régime soviétique, de Russes et de Polonais. Pour ne prendre que l’exemple des Polonais, entre 70 000 et 100 000 civils ont été tués par les milices banderistes durant la guerre. En outre, ces fascistes ukrainiens ont participé à la « Shoah par balles[4] ».

En 1944, lorsque l’Union soviétique a repris le contrôle de l’ensemble de l’Ukraine, 120 000 de ces criminels de guerre ont fui en Allemagne. Les États-Unis les ont utilisés à leur arrivée au printemps 1945. L’ouvrage Hitler’s Shadow[5] a été publié en 2010 par deux historiens américains agréés par le département d’État, avec lequel ils travaillent officiellement sur l’histoire de l’extermination des juifs. Ils ont montré comment les Etats-Unis, dès leur arrivée en Allemagne à partir du printemps 1945, ont récupéré tous les criminels de guerre, Allemands ou non. Une partie des banderistes est restée en Allemagne, essentiellement en zone américaine. Une autre a été exfiltrée aux États-Unis par la CIA, une autre partie est allée au Canada (l’un des survivants a été ovationné par le Parlement canadien en septembre 2024, provoquant la démission du président de la chambre). Enfin, une autre encore est restée en Ukraine occidentale. Ce dernier groupe, de plusieurs dizaines de milliers d’hommes a mené une guerre contre l’Union soviétique. Entre l’été 1944 et le début des années 1950, il a assassiné 35 000 fonctionnaires civils et militaires soviétiques, avec un soutien financier de l’Allemagne et des Etats-Unis, particulièrement depuis 1947-1948. Le banderisme demeure aujourd’hui en Ukraine un vivier pronazi actif dont les membres haïssent toujours les Polonais, les Russes, les juifs et les Ukrainiens russophones.

Cette longue histoire et les développements intervenus depuis 1989, amplifiés depuis 2014, ont acculé la Russie. La guerre qu’elle déclenche contre l’Ukraine, le 24 février 2022, est décidée car elle a été poussée dans ses derniers retranchements. Washington et Bruxelles n’ont pas pris au sérieux les avertissements lancés par Vladimir Poutine à partir de 2007. Ils portent l’entière responsabilité du conflit.

Poutine a déclenché les hostilités en 2022 pour bloquer l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, c’est-à-dire de l’armée américaine, avec ses missiles et ses déploiements d’agents de la CIA. Il veut à tout prix tenir les États-Unis loin de sa frontière. Pour le comprendre il suffit d’imaginer ce qu’il se passerait si la Chine ou la Russie décidaient d’installer des bases militaires sur la frontière des États-Unis avec le Mexique ou le Canada !

La Russie a été poussée à bout

Washington, unilatéralement, avait déjà dénoncé le traité sur les missiles antibalistiques en 2002, et mis fin à la stabilité relative que ce texte garantissait. À partir de 2010, l’armée américaine a commencé à installer des systèmes de missiles antibalistiques Aegis en Pologne, puis en Roumanie. En 2019, ils se sont retirés du traité sur les forces nucléaires intermédiaires.

Le harcèlement incessant contre les populations russophones et orthodoxes, les bombardements notamment de la ville de Donetsk dans le Donbass par l’armée ukrainienne ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Plus récemment, le 19 août 2025 à Washington, lors d’une rencontre avec Donald Trump, la délégation européenne a formulé trois exigences totalement déconnectées de la réalité du terrain et des objectifs des belligérants :

  • Un cessez-le-feu préalable aux négociations de paix.
  • Le refus de tout compromis territorial et le maintien du Donbass et de la Crimée russophones dans le périmètre ukrainien.
  • Des « garanties de sécurité » pour l’Ukraine qui se traduiraient par la présence de troupes européennes sur son territoire destinées à prévenir toute intervention russe.

Ces trois exigences impliqueraient une capitulation de la Russie et sont incroyablement irréalistes :

  • Le cessez-le-feu ferait perdre à la Russie son avantage sur le terrain et démoraliserait ses troupes et la population russe, tout en permettant aux Ukrainiens de gagner du temps pour réorganiser leurs forces. La guerre repartirait de plus belle à la fin du cessez-le-feu et probablement avant.
  • Le retour à l’Ukraine des oblasts de Donetsk, Kherson, Louhansk, Zaporijjia ainsi que la Crimée est inimaginable pour les Russes. Comment pourraient-ils admettre que le sacrifice de centaines de milliers d’hommes n’a débouché sur rien. Les populations russophones et orthodoxes de ces oblasts seraient plongées dans le désespoir ou la révolte, faisant encore rebondir le conflit sous de nouvelles formes.
  • Les « garanties de sécurité » sont inacceptables pour Moscou car elles reviennent à placer de facto l’Ukraine sous la protection de l’OTAN, et donc avec des bases proches de la frontière russe.

Ce jusqu’au-boutisme des dirigeants européens ne peut conduire qu’à une prolongation de la guerre. Il ne laisse pas d’autre choix au président russe que la guerre à outrance, avec tous les risques que cela comporte.

Pour la paix, pour la démocratie, pour le respect de la Constitution française, le moment est donc venu de traîner Macron devant la Haute Cour pour que celle-ci prononce sa destitution. En effet, l’article 68 de la Constitution stipule que « Le Président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour. La proposition de réunion de la Haute Cour adoptée par une des assemblées du Parlement est aussitôt transmise à l’autre qui se prononce dans les 15 jours. La Haute Cour est présidée par le président de l’Assemblée nationale. Elle statue dans un délai d’un mois, à bulletins secrets, sur la destitution. Sa décision est d’effet immédiat. Les décisions prises en application du présent article le sont à la majorité des 2/3 des membres composant l’assemblée concernée ou la Haute Cour. Toute délégation de vote est interdite. Seuls sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion de la Haute Cour ou à la destitution. »

*Jacques Nikonoff est ancien élève de l’École nationale d’administration (ENA) et universitaire, animateur de la Dynamique populaire constituante (DPC) et membre du Groupement citoyen France libre (GCFL).

  1. François Mauriac, 1978.
  2. Philippe Descamps, « « L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » », Le Monde diplomatique, septembre 2018.
  3. Stépan bandera (1909, mort empoisonné à Munich en 1959). Il a créé l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) et fut le chef de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN). Ces organisations servaient à lutter pour l’indépendance de l’Ukraine contre la Pologne et l’URSS. Il a collaboré avec l’Allemagne nazie en créant la Légion ukrainienne sous commandement de la Wehrmacht.
  4. Entre 1941 et 1944, près d’un million et demi de juifs d’Ukraine a été assassiné par les Einsatzgruppen. C’étaient des unités de tuerie mobile dans l’Est de l’Ukraine composées de la Waffen SS, de la police allemande et de collaborateurs ukrainiens.
  5. Richard Breitman et Norman J.W. Goda, Hitler’s Shadow. Nazi War Criminals, US Intelligence, and the Cold War, Archives nationales et administration des documents, États-Unis, 2010.

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