Dans une vidéo rendue publique le 18 décembre titrée « Présidentielle : NON à la confusion ! », nos amis de l’Association pour une constituante (APUC) dénoncent tous ceux qui, pourtant partisans d’une assemblée constituante, ne pensent pas comme eux.
André Bellon, à ceux qui disent qu’il faut boycotter la présidentielle, dont nous faisons partie, rétorque « qu’il faut remplacer la présidentielle par l’élection d’une Constituante et que, donc, il faut faire disparaitre la présidentielle ». Pour lui, ces propositions alimentent la confusion. Et il répète : « nous devons remplacer la présidentielle par l’élection d’une Constituante ».
Pour Anne-Cécile Robert, « toutes ces initiatives utilisent des mots qui devraient être porteurs de sens, mais qui sont mis à toutes les sauces, mélangés avec d’autres qui font qu’on n’y comprend plus rien. On nous parle de dynamique populaire, de processus constituant, de primaire populaire, de dynamique populaire constituante ». Elle ajoute : « La solution, si on veut rester simple et efficace, est donc de remplacer l’élection présidentielle par l’élection d’une Assemblée Constituante ».
Nous nous étonnons qu’ils ne comprennent pas ce que nous disons, car nous les avons rencontrés à plusieurs reprises pour leur expliquer ce que nous voulions faire. Ils semblaient avoir parfaitement bien compris, d’autant que c’est très simple.
Une dynamique, un mouvement, un processus constituant est l’ensemble des initiatives prises à la base, par les citoyens, pour préparer un changement du système politique par la mise en place d’une nouvelle Constitution à la suite d’une assemblée constituante. C’est la délibération publique sur ce que devrait être cette nouvelle constitution.
Nous ne partageons pas l’analyse de nos amis sur deux points essentiels :
- Une constituante ne peut pas sortir du néant, elle doit être préparée par une dynamique, un mouvement, un processus constituant qui mobilisera le peuple. Prôner une constituante sans processus constituant revient à laisser l’élaboration de la nouvelle Constitution entre les mains des classes dominantes et à en écarter le peuple.
- « Remplacer l’élection présidentielle par l’élection d’une Assemblée Constituante » est une très bonne idée. Mais comment s’y prend-t-on ? On peut toujours le demander (à Monsieur Macron ?), mais le jour du vote, en 2022, il faudra faire un choix si nous ne sommes pas parvenus à l’obtenir (ce qui est raisonnablement le cas le plus probable). Le boycott est le moment déconstituant qui prépare le moment constituant des législatives qui suivront. C’est ce processus populaire qui pose les jalons pour permettre à terme de donner naissance à une Assemblée constituante.
Ce n’est pas en psalmodiant sur le thème d’une constituante, sans jamais en aborder le contenu possible ni s’engager dans le débat public, que l’on fait avancer les choses. Tout cela est beaucoup trop abstrait, manque de sens pratique et désarme le peuple.