Jacques Nikonoff avec Hugo Chavez en janvier 2002 à Porto Alegre (Brésil). À gauche Régine Tassi, au centre Bernard Cassen
Jacques Nikonoff a habité 23 ans la cité des « 4 000 » à La Courneuve en Seine-Saint-Denis. Ouvrier chez Norton pendant une dizaine d’années, militant du PCF et de la CGT (dont il est adhérent), il a été licencié pour son activité syndicale. Sa grève de la faim, enchaîné à sa machine, les débrayages et différentes initiatives de ses camarades d’usine et de celles des alentours n’ont pas suffi pour qu’il conserve son emploi. Ce sera le chômage pendant un an et l’impossibilité de retrouver un emploi dans l’industrie compte tenu de son pédigrée.
Il en profite pour préparer l’examen spécial d’entrée à l’Université pour les non-bacheliers qui lui permet de faire des études de sciences de l’éducation à Paris 8 Saint-Denis et au Conservatoire national des arts et métiers à Paris. Il est embauché par la mairie d’Aulnay-sous-Bois (93) pour créer un centre d’insertion sociale et professionnelle pour les jeunes en difficulté et un comité local pour l’emploi. Une nouvelle fois licencié quand la mairie change de couleur politique, la création du troisième concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration par le ministre communiste Anicet Le Pors lui ouvre une nouvelle vie. Après une préparation à Science-Po Paris et au Centre de formation professionnelle et de perfectionnement du ministère des Finances, il est admis à sa deuxième tentative.
À sa sortie de l’ENA, il entre à la Caisse des dépôts et consignations pour laquelle il sera en particulier son représentant aux Etats-Unis et Attaché financier pour le Trésor. C’est là qu’il sera un acteur de l’intérieur dans certains domaines de la finance. De retour en France, il publie un livre qui fera scandale dans les milieux financiers : La Comédie des fonds de pension (Arléa, 1999). La CDC l’accuse de ne pas avoir respecté son devoir de réserve et le met au « placard » (retrait
de ses responsabilités, suppression des primes…). Alors que le recours qu’il dépose au Conseil d’État pour excès de pouvoir allait lui donner raison, la CDC lui propose une transaction en le mettant à disposition de l’organisme de son choix, pourvu qu’il soit le plus loin possible de la CDC…
Dans la lignée de son engagement envers les jeunes à Aulnay-sous-Bois, il choisira de devenir professeur associé à l’université Paris 8. Il donne à des étudiants de master des cours d’économie, de finance internationale, de préparation aux concours administratifs…
Parallèlement, il lance avec quelques amis de La Courneuve l’association Un travail pour chacun. Ils démontrent que le chômage de masse coûte plus cher à la société que le plein-emploi et proposent un projet d’élimination du chômage et de la précarité qui fait grand bruit. Intéressé par ce projet, le PCF lui propose de reprendre sa carte et de devenir membre de la direction pour prendre en charge les questions du travail et de l’emploi. Malheureusement, l’inertie qui règne au PCF empêche de mener à bien ce projet et il en repart.
Avec des personnalités de différents horizons il participe à la création de la Fondation Marc Bloch (qui deviendra la Fondation du 2-Mars). Elle se veut l’opposition républicaine à la Fondation Saint-Simon, haut-lieu de la pensée unique sociale-libérale.
C’est ensuite sa participation à l’aventure d’Attac dont il est l’un des fondateurs. Il en est le président au moment du référendum victorieux du 29 mai 2005 sur le traité constitutionnel européen. Tout le monde reconnaîtra le rôle essentiel joué par Attac dans la victoire du NON.
Jacques Nikonoff avec, de gauche à droite, Georges Sarre, Marie-George Buffet, Yves Salesse, Jean-Luc Mélenchon, Clémentine Autain. Manifestation à Paris en 2005 pour le respect du NON au référendum
C’est le moment que choisissent différentes factions d’extrême gauche pour lancer un putsch contre lui et son équipe. Prétexte : il y aurait eu des irrégularités lors de l’élection du Conseil d’administration. Saisie, la justice prononcera une ordonnance de non-lieu rendue par le juge d’instruction, dans laquelle il est dit que « ladite fraude est sans doute probable, mais loin d’être certaine ». Jacques Nikonoff, au titre de président d’Attac, Bernard Cassen au titre de président d’honneur (ancien directeur général du Monde Diplomatique) et Christophe Ventura responsable international d’Attac ont été ignoblement attaqués. Malgré cette décision de justice, les putschistes continueront, encore aujourd’hui, à répandre leurs calomnies…
Attac, dont Jacques Nikonoff est toujours adhérent, va ainsi perdre 80 % de ses adhérents et manque cruellement d’un débouché politique, refusant de prendre le virage de la démondialisation…
Jacques Nikonoff avec Jean-Luc Mélenchon à la Fête de l’Humanité 2009
C’est pourquoi Jacques Nikonoff participe à la création du Parti de la démondialisation
(Pardem) dont il sera le président de 2016 à 2018 et auquel il est toujours adhérent.
Depuis le 17 novembre 2018 il est Gilet jaune, et depuis 2019, il prépare le projet de Dynamique populaire constituante.
Retour de ping : Questions et réponses à propos de la Dynamique populaire constituante — UNE DYNAMIQUE POPULAIRE CONSTITUANTE
Retour de ping : Les droits humains naturels et universels boussole du peuple — UNE DYNAMIQUE POPULAIRE CONSTITUANTE
Les commentaires sont fermés.